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Catégories: Radon

Tout savoir sur la gestion et la prévention des risques radon

Date: 03.29.2024

Ecrit par

Charlotte Daudou

Radon, qu’est-ce que c’est ?

Le radon est un gaz radioactif naturel causé par la désintégration de l’uranium et du radium. Il est inodore et incolore ce qui le rend difficile à détecter sans outils spécialisés. Sa concentration dans l’air se mesure en Becquerel par mètre cube dont l’unité s’écrit ainsi : Bq/m3.

Qu’est-ce que le Becquerel ? Quelles mesures ont eu lieu ? 

Le Becquerel est une unité de mesure dérivée du Système International d’Unités pour l’activité d’une certaine quantité de matière radioactive. Plus simplement, c’est le nombre de désintégration produite par seconde. La valeur de référence maximale attribuée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la Commission Européenne et la France est de 300 Bq/m3 en moyenne annuelle. Cependant l’Organisation Mondiale de la Santé recommande de ne pas dépasser les 100 Bq/m3.

Une campagne de mesures a eu lieu entre 1982 et 2003 par le Ministère de la Santé et l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) sur plus de 10 000 bâtiments sur le territoire métropolitain afin d’estimer la concentration moyenne en radon dans les habitations. Elle a été calculée à 90 Bq/m3. Cependant on note une variation importante entre les départements, les communes d’un même département, voire même entre les bâtiments d’une même commune… Par exemple la concentration moyenne en radon à Paris est de 24 Bq/m3 alors qu’elle est de 264 Bq/m3 en Lozère.

Pour connaître la concentration en radon, il faut effectuer des mesures avec un ou plusieurs Détecteurs Solides de Traces Nucléaires (DSTN) appelés aussi dosimètres radon. Ces analyses doivent être effectuées dans les pièces les plus utilisées, de jour et de nuit, pendant plusieurs semaines (2 mois minimum) et de préférence en saison hivernale pendant la période de chauffage, c’est à dire une période où le confinement, lié au fait de garder les fenêtres closes, est le plus élevé.

Les premières campagnes de mesure du radon dans les bâtiments ont été mises en place par l’IRSN et la Direction Générale de la Santé (DGS) au début des années 1980 jusqu’au début des années 2000. Elles ont entrainé 12 641 mesures sur l’ensemble de la France Métropolitaine.

Où trouve-t-on du radon ?

Ce gaz naturel est présent partout sur Terre : on en trouve dans l’air, dans l’eau souterraine ou de surface et également dans le sol. On le détecte plus particulièrement dans certaines roches comme le granit, le grès ou encore le schiste noir. Les formations géologiques les plus riches en uranium (massif granitique) sont les zones les plus fortement exposées. Par exemple en France : le Massif Central, la Corse, les Vosges…

Concernant l’exposition au radon en France, il est présent sur tout le territoire. Généralement, sa concentration est faible dans l’air extérieur. Elle peut être plus dense dans les bâtiments et les lieux clos et mal ventilés en contact avec le sol comme les cavités naturelles ou artificielles (mines souterraines, grottes…).

Dans les constructions, les parties en contact direct avec le sol (cave, vide sanitaire, planchers, sous-sol, rez-de chaussée…) sont plus susceptibles d’avoir une concentration en radon plus élevée. En effet, le radon rentre dans les pièces par la terre. La présence de fissures, de passages de canalisation à travers la dalle et le plancher, de matériaux poreux, d’ouvertures extérieures ou encore de joint facilite l’infiltration de ce gaz radioactif naturel. Il y a plusieurs facteurs dont dépend cette pénétration :

– les caractéristiques du sol, la géologie et sa teneur en uranium

– les caractéristiques de construction, architecturale du bâtiment : les matériaux

– l’étanchéité de l’interface avec le sol

– la ventilation, l’aération (le taux de renouvellement de l’air intérieur) et le chauffage

Quels sont les niveaux d’exposition au radon ?

Comme expliqué précédemment, toutes les communes ne sont pas exposées aux mêmes risques et à la même concentration de radon. C’est pour cela qu’elles sont classées selon le « potentiel d’exposition au radon ». Ce classement se découpe en 3 niveaux. Afin de connaître le niveau radon de votre commune, L’IRSN a mis à disposition une carte du potentiel radon des sols. (API?)

Ma commune est en Niveau 1 radon

Les communes classées niveau 1 sont sur des formations géologiques comprenant les teneurs en uranium les plus faibles. Ce sont des sols calcaires, sableux et argileux. Le potentiel radon est donc faible : seulement 20 % des bâtiments dépassent 100 Bq/m3 et moins de 2% dépassent les 300 Bq/m3 d’après la campagne nationale de mesure en France métropolitaine. Il existe un risque, mais il est faible.

Ma commune est en Niveau 2 radon

Les communes classées niveau 2 sont sur des formations géologiques comprenant les teneurs en uranium médium en raison des facteurs géologiques particuliers , comme certaines failles, qui facilitent l’infiltration du radon dans les bâtiments. Le risque lié au potentiel radon est moyen car certains endroits plus exposés pourraient dépasser le seuil réglementaire.

Ma commune est en Niveau 3 radon

Les communes classées niveau 3 sont sur des formations géologiques comprenant les teneurs en uranium les plus élevées : certains grés, les schistes noirs et les massif granitiques : massif central, Polynésie française, Mayotte…

D’après les résultats de la campagne nationale de mesure en France métropolitaine, 40 % des bâtiments dépassent 100 Bq/m3 et plus de 10 % dépassent 300 Bq/m3. Il existe donc un réel risque pour la santé dans ces zones-ci.

Ainsi vous vous demandez : à quoi suis-je exposé·e en terme de radon ? Qu’est ce que je risque pour ma santé si je suis exposé·e au radon ?

Quelles sont les répercussions du radon sur la santé ?

ici il faut un chapeau

Santé et radon 

Le radon a été reconnu comme ayant des effets néfastes sur la santé. Il est classé depuis 1987 par le Centre International de Recherches sur le Cancer (CIRC) comme cancérigène pour les poumons. Il est reconnu comme étant la 2ème cause du cancer broncho-pulmonaire après le tabac.

Le cancer du poumon est la cause de 30 000 décès/an en France (données nationales de mortalité 2008-2012) dont 10 % attribuable au radon, soit 3 000 décès/an en France, d’après « L’évaluation quantitative de l’impact sanitaire de l’exposition domestique au radon en France » publiée en 2018 par l’IRSN et Santé Publique France.

Une étude épidémiologiques a montré que les impacts liés au radon n’atteignent pas seulement les mineurs de fond mais aussi la population en générale. Ces dangers existent aussi bien chez les fumeurs que les non-fumeurs. Il y a cependant 20 fois plus de risques de développer un cancer pour un fumeur pour la même exposition au radon.

D’après le suivi des mineurs français réalisé en 1982, un risque de surmortalité du cancer du poumon suite à une exposition prolongée au radon est estimée à environ 21 % par rapport à une personne non exposée.

Des études ont été lancées pendant plus de 10 ans par différentes universités et instituts internationaux, soutenus par l’Union Européenne. Le nombre de cas étudiés est passé à plus de 10 000. Il a augmenté grâce à la mutualisation des données de différents pays.

L’évaluation du risque de cancer du poumon liée à l’exposition domestique au radon donne des résultats similaires dans différents pays du monde. Il y a une corrélation entre une exposition à long terme et le risque de développer un cancer du poumon. Il y a donc plus de risques de rester dans une maison avec une concentration de radon moyenne que passer quelques heures dans un bâtiment où la concentration est élevée.

Concernant la présence de radon dans l’eau, aucune étude liée à l’ingestion de radon par l’eau et son effet cancérigène n’a été réalisée. Toutes ces études sont basées sur l’inhalation du radon présent dans l’atmosphère.

Quelle est la réglementation radon ?

Que disent les lois sur le radon ?

Aujourd’hui, aucune limite réglementaire n’est applicable aux habitations. Cependant, la valeur de référence maximale recommandée la Commission Européenne et la France est de 300 Bq/m3 en moyenne annuelle. Au-delà, il est important de réduire sa concentration. Il est également préférable de la diminuer même en dessous des 300 Bq/m3 car moins la concentration est élevée, moins il y a de risques pour la santé.

Il existe tout de même des décrets concernant la gestion et la prévention des risques liés au radon :

– Arrêté du 26 février 2019 relatif aux modalités de gestion du radon ERP et informations aux personnes

– Arrêté du 27 juin 2018 portant délimitation des zones à potentiel radon du territoire français

– Décret n°2018-437 du 4 juin 2018 relatif à la protection des travailleurs contre les risques dus aux rayonnement ionisants

– Décret n° 2018-434 du 4 juin 2018 portant sur divers dispositions en matière nucléaire (Code de la Santé Publique)

Les ERP : Établissements Recevant du Public et le radon

Vous gérez un ERP et vous vous questionnez pour savoir si vous êtes concerné par le contrôle du radon ? Sachez que peu importe le niveau d’exposition de votre commune, ce risque doit être mentionné et évalué dans votre Document Unique d’Évaluation des Risques (DUER) et les entreprises du secteur privé doivent en faire de même.

Pour les établissements recevant du public suivants, les mesures de quantité du radon doivent obligatoirement être réalisées et la règlementation impose de passer par un organisme accrédité pour :

– les établissements d’enseignement, internat compris

– les accueils collectifs d’enfants de moins de 6 ans

– les établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux à capacité d’hébergement

– les établissements thermaux

– les établissements pénitentiaires.

Ces mesures doivent être effectuées tous les 10 ans. En cas de dépassement de la valeur maximale préconisée, c’est-à-dire 300 Bq/m3, la mise en place d’un plan d’action pour réduire la concentration de radon et la vérification de l’efficacité des moyens utilisés devront obligatoirement être réalisés.

Le Radon et le travail

Employeur et radon : vos obligations

Tout employeur est concerné par la prise en compte du risque radon. La mesure de sa concentration est obligatoire dès que l’évaluation documentaire ne permet pas d’exclure un risque de dépassement. Cette réglementation s’applique dès que les travailleurs, qu’ils soient indépendants ou non, sont sujet à être exposés aux rayonnements ionisants d’origine naturelle ou artificielle, sous peine d’une amende par l’inspection du travail. Dans les lieux exposés, l’employeur doit également identifier des « zones radon », en balisant les espaces concernés.

Les dispositions réglementaires prévues par le Code du travail, mentionnent en particulier les travailleurs exerçant des activités professionnelles au sous-sol ou au rez-de-chaussée des bâtiments ; ou certains lieux de travail spécifiques : cavité souterraine, ouvrage d’art enterrés, parking souterrains, galerie, lieux de résurgence d’eaux souterraine,…etc, la liste et les dispositions particulières sont définies par un arrêté du 30 juin 2021.

Comment abaisser le niveau du radon ? Quels sont les bons gestes à adopter pour limiter le risque ?

Suite à la vérification de la concentration du radon dans un bâtiment, l’activité volumique peut dépasser 300 Bq/m³, ainsi vous devez mettre en place des mesures de réduction des risques. Tout d’abord il s’agit de mettre en œuvre pour comprendre d’où provient le transfert du radon pour enfin trouver des solutions.

Repérer les éléments permettant l’infiltration du radon

Comment identifier les facteurs qui favorisent la présence du radon ? Il y a 3 pistes à explorer de prime abord : l’étanchéité, la ventilation et le chauffage.

ETANCHEITE

– arrivée d’air à travers une canalisation ou une gaine de réseau
– dégradation du plancher
– échangeur air-sol
– circulation d’air : matériaux creux

VENTILATION

– manque voie entrée et sortie d’air
– obstacle entre entrée et sortie d’air
– mauvais positionnement entrée d’air par rapport à sortie d’air
– calfeutrage ou condamnation entrée ou sortie d’air
– grille aération encrassée
– défaillance ventilation mécanique

CHAUFFAGE

– absence prise d’air spécifique pour la combustion
– prise d’air obstruée
– prise d’air venant d’un sous-sol ou d’un vide sanitaire- isolation thermique insuffisante du système de chauffage

Vous apporter des solutions

Des organismes internationaux (UNSCEAR, OMS…) ont créé une synthèse des données récoltées et ont mis au point des recommandations pour la mise en place de politiques nationales de gestion du risque associé à l’exposition domestique au radon.

Il peut se résumer en ces 2 points pour le radon présent dans l’atmosphère

  • renouveler l’air régulièrement est une solution efficace. En effet, plus l’air est renouvelée, plus la concentration en radon est basse.
  • Améliorer l’étanchéité entre le sol et le bâtiment est aussi important pour atténuer voir faire disparaître le radon.

Pour le radon présent dans l’eau, le dégazage est une issue valable pour le faire disparaître. Il suffit de la laisser reposer quelques heures à l’air libre afin atténuer presque entièrement le risque d’exposition par ingestion.

Et vous, avez-vous vérifier la concentration du radon présent dans vos bâtiments et dans vos établissements recevant du publique ?

Pour aller plus loin, le Laboratoire O2 Contrôle vous accompagne dans toutes vos problématiques liées à l’air en Nouvelle Aquitaine. Implanté à TOURTOIRAC en Dordogne, nous mettons notre expertise à votre service pour trouver la solution technique adaptée à vos besoins.

Contactez-nous au 07.69.64.54.51 ou à l’adresse suivante contact@o2controle.com pour toute demande d’informations.

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